Face à la déconfiture de l’aventure humaine sur notre petite planète, je cherche depuis longtemps un modèle viable pour réorganiser l’économie mondiale. Peu de pistes, jusqu’ici. Voilà qu’en parcourant le Framablog (une de mes sources régulières d’inspiration), je tombe sur un long interview de Bernard Stiegler. Je ne le connaissais que de nom. L’interview est long et si je n’avais pas confiance au jugement d’Alexandre Kaufman, l’animateur du Framablog, j’aurais laissé tomber après quelques minutes. Ma patience fut récompensée car le troisième et dernier segment de l’entrevue propose un modèle pour essayer de sortir du consumérisme qui nous a mené à la catastrophe actuelle.
Il serait long de résumer les propos de Stiegler, je ne le ferai donc pas et je vous laisserai le plaisir de l’écoute. Le premier segment fait l’historique de la jeunesse de Stiegler qui coincide avec mai 68. Cela amène à parler des options de l’époque, les mouvements maoistes, le PC, etc.
Le second segment jette les bases de la réflexion du troisième. On y explique les mécanismes du consumérisme (Freud est à l’honneur) et on fait l’histoire de sa montée en puissance.
Enfin dans le dernier segment, Stiegler élabore sa thèse sur la mise en place du « capitalisme coopératif ». Bonheur, j’ai toujours été adepte du coopératisme. Il parle alors de l’économie de la contribution et fait la part belle au mouvenent du logiciel libre et de la culture libre pour illustrer son propos.
À la question « N’y a-t-il que le capitalisme comme mode d’organisation possible? » Il rétorque que non mais que la pensée actuelle est en panne et que rien d’autre à court terme ne s’offre en dehors d’une réorganisation du capitalisme. D’où sa proposition d’une économie de la contribution et de la mise en place d’un capitalimse coopératif.
À écouter et réécouter. C’est ici pour l’écoute.
Sur le thème du « Capitalisme Coopératif », je vous signale la parution du livre « Les défis du capitalisme coopératif. Ce que les paysans nous apprennent de l’économie » de Georges Lewi et Pascal Perri
I- Présentation du livre sur le site du Pearson
Discret, puissant et méconnu, tel est le monde coopératif agricole français qui pèse aujourd’hui 80 milliards d’euros et emploie 150 000 salariés (3/4 des agriculteurs) et arrive au 2e rang mondial avec des marques aussi connues que Candia, Béghin Say, Douce France, Prince de Bretagne, Savéol, Loïc Raison, Nicolas Feuillatte…
Comment comprendre ce succès ? Quelles leçons en tirer pour le monde actuel ? Telles sont les questions auxquelles répondent Georges Lewi et Pascal Perri pour cette enquête historique et économique, qui montre que le modèle coopératif offre une véritable alternative au capitalisme d’aujourd’hui.
Doublement héritier du christianisme social et du socialisme, le mouvement coopératif, fondé sur le volontariat, la mise en commun du capital et un exercice démocratique du pouvoir (un homme, une voix), privilégie les valeurs de solidarité, de responsabilité mutuelle, d’éducation. Dans un contexte mondialisé et hyperconcurrentiel, les coopératives se caractérisent par une identité locale forte, un attachement à leur territoire d’action et une vocation naturelle à contribuer au développement durable. Ainsi la coopérative est un véritable « fait de civilisation », au sens où elle entend placer ou replacer l’homme au cœur de l’économie.
Dans ce livre accessible et très bien documenté, les auteurs relèvent les principaux défis auxquels se trouve confronté le monde agricole : garantir la sécurité alimentaire d’une population de bientôt 9 milliards d’humains, vivre de son métier et respecter la nature. Les paysans y sont prêts. À l’issue de cette enquête passionnante, la conclusion des auteurs, experts réputés, est audacieuse : le capitalisme sera coopératif ou ne sera plus !
A – Sommaire
I La réalité de la coopération agricole
1. Présentation des coopératives agricoles
2. De l’histoire aux principes moraux
3. Les principes moraux comme fondements de l’action
II Les dix défis du modèle coopératif
4. Des enjeux aux défis de la coopération agricole
5. Les défis socétaux
6. Les défis organisationnels
7. Les défis économiques
B – Critiques de la presse
* La Tribune (du Manager) : « Un coup de projecteur d’autant mieux venu que, par les temps actuels, la réussite du modèle coopératif a de quoi faire réfléchir ou inspirer nombre d’acteurs de l’économie néolibérales »
* Point de vente : « S’il est un livre à lire en ce moment dans lequel tous les schémas capitalistiques et fnanciers sont remis en cause par la crise c’est bien celui-là. Un livre qui donne des idées aux entrepreneurs d’aujourd’hui pour rebondir et continuer à évolue »
* L’Expansion Management Review : »
Un ouvrage militant »
II – A lire également
A lire également, le commentaire de Latour07 sur Amazone http://www.amazon.fr/review/R2HLK7Y4POWSUD/ref=cm_cr_pr_viewpnt#R2HLK7Y4POWSUD
Cordialement
AC
Merci pour cette suggestion. Je le mettrai dans mes futurs achats.
Quant aux agriculteurs, je crois cependant qu’il faudra qu’ils s’assurent de pratiquer une agriculture « soutenable » plutôt que « durable ». Soutenable signifiant que notre planète peut le supporter.
Intéressant et plein d’espoir dans l’avenir.
Dans un autre style, avez-vous vu ce film : http://www.streamingpark.com/spip.php?article610
Une proposition utopique ( ?)
Je n’ai pas vu ce film mais je le regarderai dès que j’aurai une minute de libre.