Linux pour tous! Pas pour tout de suite… (3)

J’avais annoncé une suite d’articles portant ce titre, voici le troisième.

Deux articles sur NewsForge ont relancé mon intérêt sur le sujet de la pertinence de Linux pour les usagers ordinaires. Le premier  » Why I won’t upgrade my Linux distribution  » illustre bien le genre de difficultés auxquelles se heurte le non hacker qui s’essaie à faire de Linux son OS de base. L’auteur, Nathan Willis, souligne, à juste titre, que des pistes de solution existent mais que les responsables des diverses distributions ne les suivent pas. Ce faisant, ils desservent la cause de Linux sur le desktop. Les installations, autrefois un vrai cauchemar, se sont bien améliorées. Reste à rendre l’installation des mises à jour et des nouveaux logiciels moins cauchemardesque.

Andreas Neudecker, répond au premier article en disant  » Why I do upgrade my Linux systems frequently « . Ce faisant, il n’est pas très convaincant. Sa solution implique d’adopter une distribution réalisée à partir de Debian (ou d’utiliser Debian). Pas chanceux, je viens d’installer Edu-Linux basé sur Mandrake (lui-même issu de Red Hat). Devrais-je réinstaller le tout ? Heureusement, sur mon autre ordi, j’ai installé Linspire qui, lui, est basé sur Debian. Neudecker a raison, Linspire est plus facile à maintenir surtout que Linspire va au-delà de l’outil de Debian pour la gestion des installations en offrant les mises à jour sur son site Web (CNR). Même sous Debian, l’auteur suggère plein de choses diffiilement réalisables par un novice comme changer les sources de paquetages, changer un rpm en deb ou utiliser un utilitaire comme checkinstall.

Bref, l’installation de Linux s’améliore et si on veut se contenter du choix des logiciels fait par les auteurs de la distribution et accepter d’utiliser les versions fournies, rarement à jour, cela peut aller. Ainsi, sous Windows j’utilise OpenOffice.org 1.1.4 et 1.1.1 sous Linux; FireFox 1.0 sous Win et 0.8 sous Linux, etc. Cela semble, pour l’instant, le prix à payer pour utiliser Linux si on n’est pas très technique 🙁

Une belle discussion s’est engagé sur le carnet de Pierre L. à propos de cet article. À lire

Liberté ou efficacité ?

Un article sur NewsForge nous force à réfléchir sur les motivations que nous devrions avoir face à l’utilisation de logiciels libres. Jem Matzan, l’auteur de Your software rights or the best tools: often a sad choice , plaide pour le réalisme dans l’adoption de logiciels libres. Il note, avec justesse, qu’on n’entend jamais parler de poursuites contre des individus qui auraient utilisé, à la maison, un logiciel propriétaire sans en payer la licence. Sur ce point, je ne suis pas d’accord avec son raisonnement qui dit qu’on peut donc utiliser des logiciels propriétaires illégaux dans un cadre privé sans trop nous en faire.

Par contre, je trouve plus solide son propos quand il dit qu’il faut d’abord, et avant tout, choisir des logiciels qui répondent à nos besoins, libres ou pas. J’ajouterais à sa réflexion « à condition qu’on puisse se les payer ». Ses exemples concernent surtout les gens qui gagnent leur vie à l’aide d’un logiciel. Ainsi, il affirme que The Gimp ne peut probablement pas remplacer PhotoShop pour un graphiste professionnel. Et qu’un programmeur de site Web serait bien embêté s’il décidait de n’utiliser que du libre.

Dans le cas d’un usage strictement privé ou scolaire, je crois que la panoplie actuelle de logiciels libres peut répondre à un nombre grandissant de besoins sans qu’on ait l’impression qu’on a sacrifié l’efficacité au nom de la liberté.

D’autre part, Matzan, fait bien ressortir que sur les 4 libertés, telles que définies par Stallman, seule les libertés 0 et 2 ont de l’importance pour l’usager ordinaire. Il faut donc cesser de vendre le libre à nos parents et amis (non-programmeurs) en disant qu’on peut étudier et modifier un logiciel libre. Avez-vous déjà modifié un logiciel ? Moi, jamais!

2005, que nous réserves-tu?

Non, je n’étais pas mort. Juste occupé par la période des Fêtes.

Ce début d’année nous force à réfléchir à ce qui risque de se produire en 2005. Déjà, la fin de 2004 nous a prouvé que la nature pouvait être meurtrière sans notre aide. Les humains sont capables de s’autodétruire, la nature aussi peut détruire. Espérons que tous ceux qui essaient de préserver notre petite planète seront davantage écouté en 2005.

Dans le domaine du libre, souhaitons que Linux réussira à s’implanter davantage sur les « desktop » et que Creative Commons incitera de plus en plus de gens à partager le fruit de leurs efforts.

Un format libre pour la vidéo, Ogg Theora

Je viens d’apprendre que l’équipe qui a produit le format Ogg pour le son, s’attelle à la mise au point d’un format libre pour la vidéo, theora. On vise à en faire un équivalent du MPEG 4.

VideoLAN (VLC) lirait ce format, je vais essayer et vous en parler dans quelques jours. On peut trouver une vidéo en format theora sur Framasoft. Il s’agit d’une vidéo publicitaire produite par RedHat.