Quand on ne possède plus ce qu'on achète!

Voici un paragraphe tiré d’une des Michael’s Minute, les textes du fondateur de Linspire. Son texte intitulé You own nothing mérite une lecture attentive. Il fait bien voir les dangers de la privatisation des logiciels.

« In spite of sharing the insides with a traditional PC, the Xbox has a dramatic and dangerous difference. A PC buyer can install any software or hardware that they wish. They own the machine and can change it to suit their needs – true ownership. There are no limitations. This open architecture is largely responsible for the two-decade personal computer revolution. With an Xbox, the user is merely renting the box. Microsoft decides what software (games) users can load and even how they can use it. When it connects to the net, Microsoft can and has instructed the machine to change its behavior to block certain users, functionality or software that it does not agree with. They are changing the rules after you purchase it to suit their needs and not your needs. »

Ouf! Ça me fait peur, pas à vous?

Une question de coût, ou un coup fumant

Je paraphrase un peu Benoît qui disait que le libre ce n’est pas qu’une question de coûts. Il disait aussi « Si c’est une question uniquement de coûts, pas de problèmes, « ils » vont s’arranger pour ne plus que ça n’en soit une. » Tu as raison Benoît.

La nouvelle suivante : « Windows à rabais lancée au Brésil » le prouve. Une contre-offensive de Microsoft qui espère équiper le nouvel ordinateur à bas prix que le gouvernement veut offrir à la population. La concurrence? Devinez ? Linux, bien sûr! Le plus désolant c’est qu’on va donner un Windows à rabais mais tronqué de plusieurs de ses fonctionnalités.

Benoît a raison, si nos seuls arguments sont les coûts, la bataille sera rude.

Linux pour Monsieur et Madame Tout le monde

Voilà un sujet qui me tient à coeur et qui me vaut, à l’occasion, des discussions intéressantes avec certains amis du libre. Je prétends, à tort ou à raison, à vous de juger, que Linux n’est pas encore prêt pour Monsieur et Madame Tout le monde. Je m’explique.

Ce n’est pas Linux en soi qui est rébarbatif, du moins dans son habillage graphique à la KDE ou à la Gnome, mais le fait qu’on est toujours laissé seul face à Linux. En effet, il est très difficile de trouver un ordinateur pré-installé avec Linux. Et même quand on en trouve, il n’est accompagné que des CD de la distribution, ce qui implique qu’il faut savoir comment le réinstaller… Pas de CD de réinstallation automatique sur la plupart de ces ordinateurs. Bien sûr, ces CD vous font perdre toutes vos données, c’est un prix que le novice paye déjà sur les autres OS. Ce qu’il veut c’est que son ordi fonctionne à nouveau.

Une fois l’installation réussie, il faut mettre à jour de temps à autre et surtout… réussir à y faire fonctionner les périphériques que l’on ajoute à l’ordi. Je sais, on va me dire, c’est la faute au manufacturier. Même si on peut pointer un coupable, cela ne rend pas la chose plus facile pour Monsieur et Madame Tout le monde.

J’ai déjà exprimé l’opinion que la distribution qui se rapproche le plus des novices, c’est Linspire. On peut trouver des ordinateurs, et même des portables, vendus avec Linux comme OS préinstallé. Leur site (et concept) d’entrepôt Click-N-Run permet de résoudre le problème des mises à jour. De plus, le CD de Linspire offre, comme dans d’autres OS, de redétecter les périphériques de temps à autre. Cela ne résoud pas la question des pilotes inexistants mais c’est déjà un progrès.

Pourquoi alors revenir sur le sujet, si je crois que Linspire offre une bonne partie de la solution? Parce que Linspire s’adapte très mal au français. On ne peut même pas se servir du clavier canadien-français à l’intérieur d’OpenOffice.

En discutant de tout cela avec Benoît des Ligneris de Révolution Linux, les « concepteurs » d’ÉduLinux, ce dernier m’a proposé de faire mes suggestions pour la prochaine mouture d’ÉduLinux. Pierre Lachance m’a alors gentiment proposé d’ouvrir un wiki pour faire un remue-méninge sur cette question. Le wiki s’appelle, vous vous en doutez, Linux pour Monsieur et Madame Tout le monde. J’ai commencé à y écrire. Je vous invite donc à vous joindre à ma réflexion.

Knoppix, toujours le champion

Récemment, j’ai acheté un magazine britannique, Linux Magazine, qui contenait un DVD rempli de diverses versions de .Knoppix­ et de ses dérivés. [Remarquez que nous sommes en retard dans nos kiosques à journaux puisque ce numéro acheté en janvier 2005 portait la date d’octobre 2004. Même les bateaux sont lents 😉 À moins qu’on ne serve d’éxutoire aux invendus en Europe.]

Revenons à notre propos. Hier soir, après avoir retiré une vieille carte de son de mon vieil ordi, je décide de vérifier si je peux utiliser le module de son intégré sur la carte mère. J’ai deux partitions sur cet ordi, Windows 98 et Linux. Avec Windows, on m’a affiché le numéro de modèle du module de son et après une vingtaine de minutes de recherche sur Internet, j’avais les pilotes en main. Le reste fut de la routine et le module fut reconnu par Win 98.

Sous Linux… c’est une question de chance. J’ai d’abord essayé ÉduLinux 2004 qui était déjà installé sur mon ordi. Il ne reconnaissait déjà pas ma vieille SoundBlaster, encore moins le module de la carte mère. Mais ici, aucune indication de ce qui ne va pas et on ne me propose pas la réinstallation des pilotes…

J’essaie ensuite une version « Live CD » de Linspire 5.0. Mon module n’est pas reconnu, donc toujours pas de son.

Je me rappelle du DVD Knoppix. Je décide que je n’ai rien à perdre et j’essaie la version 3.4 de Knoppix. Et là, c’est le bonheur ! Knoppix, même en Live CD, ne prend que 2 minutes à se charger complètement et … IL A RECONNU TOUT DE SUITE MON MODULE DE SON. Je suis toujours surpris de tout ce que Knoppix arrive à fournir sur un seul CD et surtout de la rapidité avec laquelle on a accès aux logiciels à partir d’un lecteur de CD ou de DVD. J’expérimente l’option offerte de faire un /home permanent sur mon disque dur. Encore là, du gâteau. On me laisse le choix de plusieurs options. J’opte pour le mettre sur une partition VFAT. On se doute que je ne veux pas utiliser toute la partition et on me le demande. Finalement, je demande un /home de 300 Meg. Knoppix fait un fichier image d’un système de fichier Linux sur cette partition. Sous Windows, je ne vois qu’un gros fichier .img. Enfin, je demande à sauvegarder mes paramètres sur mon disque dur, même procédure. Je n’ai plus qu’à « booter » de mon DVD en donnant la commande myconfig et hop, deux minutes plus tard, je suis sous Linux… avec le son en prime.

Pourquoi les autres distributions Linux ne sont pas aussi efficaces et conviviales?

Firefox en route vers des difficultés?

C’est en tout cas le message de l’article intitulé Firefox Is Heading Towards Trouble dans le magazine en ligne eWeek. L’auteur, Steven J. Vaughan-Nichols, commence pour affirmer que Firefox est, sans conteste, le meilleur navigateur du moment. Puis, il fait la liste des choses qui le rendent pessimiste pour l’avenir du navigateur.

Sans faire le tour de chacune, mentionnons le manque de mise à jour automatique pour les rustines de sécurité; la lenteur d’accès au site pour obtenir ces rustines; le fait qu’il faille réinstaller à nouveau Firefox pour obtenir les rustines de la version 1.0.1; le fait que les usagers Mac et Linux (au début de l’opération) ait reçu la version Windows; le fait qu’après l’installation d’une version, on retrouve l’ancienne dans la listes « ajout/suppression de programmes »; etc. Il beurre épais. Je n’ai pas subi tous ces inconvénients malgré le fait que je n’utilise que Firefox depuis presqu’un an.

Le plus intéressant c’est quand il essaie d’en trouver la cause. Il parle de l’épuisement de l’équipe de base et de son leader, du manque de financement, etc. Selon lui, Firefox est menacé dans l’avenir par son incapacité à rémunérer ses programmeurs pour éviter les « burn out » et par les coûts de l’infrastructure nécessaire à fournir les mises à jour.

J’en déduis que j’ai raison de penser que la survie du libre passe par une nouvelle interprétation de sa gratuité. Dans notre jeunesse de gauche on aimait bien citer la phrase suivante : « À chacun selon ses besoins; de chacun selon ses moyens. » Elle s’applique bien au libre. Chacun ayant accès à des logiciels dont il a besoin devrait contribuer selon ses moyens.

J’ai commencé modestement, trop modestement, à contribuer financièrement à certains projets. J’ai enfin contribué à IrfanView dont je me sers depuis si longtemps, il n’est pas libre mais simplement gratuit. 4 ans de loyaux services mérite bien un petit 20 $. Même chose pour Wikipédia qui peine à servir tous ses usagers tant ses serveurs sont sollicités.

Je vais faire une autre contribution ce mois-ci et j’espère le faire tout au long de l’année. Si chacun y allait selon ses moyens, nous serions sûr que chacun continuerait à obtenir des logiciels pour ses besoins.