Économiste ou philosophe?

J’achève la lecture d’un livre écrit en 1973 et réédité en 1999. Un livre qui avait fait du bruit lors de sa parution. Je ne l’avais pas lu à l’époque. Ma surprise c’est qu’il n’a pas vieilli d’une virgule, on dirait qu’il a été écrit l’an dernier. En plein dans l’altermondialisation, la simplicité volontaire et la protection de la planète contre nos excès de gaz à effets de serre, etc.

Vous avez hâte de savoir? Il s’agit de Small is beautiful de l’économiste E.F. Schumacher.

Un vrai délice à lire. Au détour d’une page on tombe sur des phrases d’une grande profondeur qui vous obligent à réfléchir sur le sens de la vie, de votre vie, de la vie sur terre. Je vois déjà Patrice en sélectionner quelques-unes pour ses cours de philo au cégep. 😉

Le plus impressionnant c’est de réaliser qu’en 1973, ce diable d’homme avait pressenti avec grande justesse ce qui se passe en ce début du XXIe siècle.

Une fable de George Orwell

Les francophones pensent systématiquement à 1984 quand on nomme George Orwell, les anglophones de leur côté pensent plutôt la Ferme des animaux, une fable sur l’URSS.

Je viens d’en terminer la lecture (moins de 150 pages), et je ne puis que le recommander même si vous ne connaissez rien à l’histoire de l’URSS. Une belle réflexion sur la façon dont les dirigeants ont tendance à usurper le pouvoir qu’on leur donne et à trahir les intérêts de leurs commentants.

Merci à l’émission Indicatif présent qui m’a mis sur la piste de cette lecture. Un autre effet positif de la Bibliothèque virtuelle de l’émission.

Les Gros raflent la mise

C’est le titre d’un livre publié aux éditions Écosociété et qui porte comme sous-titre À qui profitent les fonds publics à l’heure de la mondialisation. C’est tout dire.

On y démontre que nos impôts et nos taxes servent, en grande partie, à forger les chaînes qui nous tiennent dans l’esclavage de la surcomsommation et dans la destruction de la planète. L’auteur, Steven Gorelick, habite une petite ferme du Vermont. Il croit, comme de plus en plus de gens, que la mondialisation est une catastrophe pour la planète et les humains qui l’habitent. Il prêche pour un retour à une économie de proximité, plus locale ou plus régionale. Le contraire de ce que nous dise les chantres de la mondialisation et du néo-libéralisme à tout prix. Le prix… justement c’est l’avenir.

À lire… si vous voulez savoir comment vos impôts travaillent contre vous.

La suprématie de la cupidité et de l'appât du gain

C’est le sous-titre du livre Le Grand banquet de Linda McQuaig publié en traduction francaise aux éditions Écosociété.

La journaliste torontoise démolit la thèse des néo-libéraux qui veulent nous faire croire que les lois du marché sont des lois naturelles. Elle s’appuie, entre autres, sur les écrits de Karl Polanyi. Elle cite abondamment The Great Transformation: The Political and Economic Origins of Our Time, l’oeuvre maîtresse de Polanyi.

Le Grand banquet nous rappelle que les « lois du marché  » ont fait une apparition très récente dans l’histoire de l’humanité. Ces lois réduisent l’homme à sa seule dimension matérielle, le fameux homo économicus des économistes.

Lecture obligatoire pour tous les altermondialistes et tous les écologistes.

Ça fait peur…

Je viens de terminer la lecture d’un autre livre édité chez Écosociété. Le titre, déjà, peut en effrayer certains, Objectif décroissance, Vers une société viable.

Il m’intéressait car il part d’un constat que j’ai fait, il y a longtemps. La planète est finie (dans le sens mathématique!), ne croîtra plus et ses ressources non-renouvenables non plus. Seules les ressources renouvelables croîtront, mais à un rythme souvent inférieur à celui de leur exploitation. Sachant cela, je ne comprends pas pourquoi la seule préoccupation de nos économistes et de nos politiciens soit la croissance. Comment peut-on croître à perpétuité dans un monde aux ressources « finies » et non « infinies »? Impossible. On s’en va, comme humanité, vers un mur…

Le livre fait le même constat. La première partie de l’ouvrage démontre l’urgence d’agir en démontrant certains phénomènes qui risquent de devenir irréversibles. Dans une seconde partie, on laisse parler des gens qui, à leur échelle, ont commencé à imaginer des modes de vie alternatifs qui respectent la capacité de la planète. Et, c’est là que la peur nous prend…

Quand on mesure l’ampleur des changements qui seront demandés à nos sociétés occidentales, on se dit que la planète est foutue d’avance. Je n’arrive pas à imaginer de tels changements de mentalité sur un horizon d’une ou deux générations. Or, dans 50 ans, il risque d’être trop tard.