J’ai le bonheur d’avoir un neveu qui fait du cinéma. Voici le message qu’il envoyait récemment à ses oncles et tantes ayant l’âge d’avoir vécu la révolution tranquille :
Bonjour les oncles et tantes, maman !
Comme certain d’entre vous le savent, je travaille actuellement sur un scénario de film dont l’action est divisée entre aujourd’hui et l’époque de la Révolution Tranquille
Si vous avez deux minutes, j’aimerais que vous m’écriviez vos souvenirs, vos impressions, ce que vous retenez de la décennie 60 principalement, mais aussi du début des années 70.
Dites-moi aussi quel âge vous aviez en 1960, lors de l’élection de Jean Lesage. Ça me situera.
Je cherche à prendre le pouls de comment le changement social était vécu individuellement, au jour le jour, dilué dans le quotidien qui ne change pas tant que ça au final.
En fait, quand vous comparez à aujourd’hui, qu’est-ce qui a le plus changé depuis la Révolution Tranquille ? Dans le concret, dans la vie de tous les jours, mais aussi dans l’air du temps, dans l’humeur collective.
Voilà ! Vos réponses seront très utile pour mon travail d’écriture.
En vous remerciant d’avance,
Jériko.
Je me sers de mon carnet pour solliciter les gens de ma génération qui voudrait partager ce qu’ils ont vécu lors de la Révolution tranquille.
Vous pouvez vous contenter de laisser un commentaire ou contactez-moi (via les commentaires) pour laisser un texte plus consistant.
Quelques informations sur ma vision de la Révolution tranquille, je continuerai dans un billet subséquent.
J’avais 14 ans en 1960, donc 20 à la fin des Six glorieuses. J’ai toujours pensé que la Révolution tranquille comptait dix ans et plus, mais les puristes la situe entre 1960 et 1966. C’est donc une révolution libérale. Ça fait tout drôle de dire cela au moment où le même parti politique est en train de revenir au Duplessisme.
Pour comprendre notre état d’esprit, il faut se rappeler que les années 60, ce sont celles des décolonisations à travers le monde. Nous nous sentions vraiment des colonisés. Nègres blancs d’Amérique de Pierre Vallières, c’est en 67 et cela résumait bien ce que nous ressentions. Dix ans plus tôt, Albert Memmi dans son Portrait du colonisé, avait, sans le savoir, décrit en bonne partie la situation des Canadiens-français comme on disait à l’époque. Nous baignions dans ces idées. En 60 c’était encore les chèques et la monnaie unilingue anglaise. Les entrepreneurs francophones donnaient tous des noms anglais à leur commerce pour être pris au sérieux.
Inutile de préciser que le slogan de Jean Lesage, Maîtres chez-nous nous avait complètement conquis.
J’arrête ici pour ce soir. Je reprendrai bientôt.
En 1963, a eu lieu la nationalisation de l’électricité sous le slogan ( Maîtres chez-nous ).
Commencé en 1943 et finalisé de 1963 …..
Tous les profits de l’électricité avant cette date, allaient à quelques grosses compagnies privé d’électricité ( Shawinigan Power, Montreal Light, Beauharnois Light ), qui ne se gênaient pas pour augmenter les tarifs.
On aurait actuellement un beau parallèle à faire avec les gaz de schiste.
Si on ne se prend pas en main, on va vivre la même chose au Québec qui s’est passée avant la nationalisation de l’électricité.
Youpi !
J’ai bien hâte de lire davantage de vos souvenirs et pensées.
Après quelques billets, je vous parlerai de mon film à venir.
Mais pas avant, je ne voudrais pas que ça dirige vos pensées vers ceci ou cela.
JGJ
Je viens de trouver sur le site de Radio-Canada une section sur la Révolution Tranquille, dans les archives. Or, il se trouve que les archives de la SRC réclament des témoignages ! Ça tombe bien, non ?
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2009/08/27/003-rev-tranq-accueil.shtml
Il faut envoyer textes, photos et autres médias à:
revolutiontranquille@radio-canada.ca